Nouvelles du Front
Il y a longtemps que la Métropole n'avait pas autant parlé de ce caillou perdu du Pacifique Sud...
Cette année la Calédonie est une mane pour remplir les colonnes souvent pauvres des journaux de fin d'été...
Mais en les lisant, vous avez l'impression de ne pas vivre sur la même planète.
Il y a un an M6 parlait de l'Eldorado Calédonien en présentant un reportage peu réaliste.( L'émission a provoqué l'arrivée massive de CV de métropolitains certains de trouver en deux jours ici le boulot et la vie de leurs rêves.
Ils ont vite déchanté...).
Aujourd'hui les quotidiens nationnaux présente l'île comme une poudrière prête à s'enflammer si le virus H1N1 n'a pas décimé les populations avant!
Vu de votre bout de la lorgnette les choses paraissent un peu différentes...pas de polémiques, juste quelques infos , l'actualité telle que vous la vivez ici .
Une grève générale a été décrétée, à partir de hier minuit pour une durée d'une semaine, par l'USTKE qui souhaite marquer son soutien à son leader emprisonné dont le procès en appel a lieu ce matin...mais pour le moment aucun blocage n'est a déplorer.
Cependant le climat tendu depuis ces dernières semaines n'est pas totalement appaisé. Certains continuent à agiter des drapeaux rouges en mélangeant souvent tous les sujets.
Plus on va s'approcher de 2014 (date à partir de laquelle pourrait avoir lieu le référendum sur l'autodétermination de la Nouvelle Calédonie prévu dans les accords de Nouméa ), plus des tensions vont exister ...mais ce que l'on met sur le compte d'un combat syndicaliste et de problèmes sociaux a bien souvent une toute autre origine.
L'article paru dans le Monde du 22 Aout 2009 pourra peut être en éclairer certains :
"Nouméa Envoyée spéciale
La tribu s'appelle Saint- Louis. Elle connaît régulièrement des épisodes de violence. Son territoire se situe à une trentaine de kilomètres de Nouméa. C'est là, le 5 août, que les affrontements entre USTKE (l'Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités), jeunes et forces de l'ordre, qui ont embrasé la Nouvelle-Calédonie, ont atteint leur paroxysme, avec la blessure d'un gendarme par une balle tirée d'un fusil de chasse.
L'histoire pourrait s'arrêter là si le chef de cette tribu ne s'appelait pas Rock Wamytan. S'il n'avait pas été président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) de 1995 à 2001. Et s'il n'était pas l'un des principaux signataires des accords de Nouméa, en 1998.
Dans les violences récentes qui ont embrasé la jeunesse des quartiers défavorisés de l'île, le rôle de l'USTKE est important. Mais l'Union Calédonienne (UC) - parti indépendantiste de la première heure, dont M. Wamytan fait partie - est également tentée par la radicalisation.
Pour preuve, cette scène à laquelle Le Monde a assisté, mercredi 19 août au soir, à la lumière des néons d'une assemblée générale extraordinaire, au coeur de Saint-Louis. Le président d'audience, ce soir-là, est M. Wamytan et l'objectif est de calmer les jeunes esprits, très remontés après l'interpellation de plusieurs d'entre eux dans le cadre de l'enquête sur le tir de chevrotine.
La soirée se passe selon les codes coutumiers tribaux. Chacun s'exprime à tour de rôle. Certains pères dénoncent l'irresponsabilité de leurs enfants. Mais le discours d'apaisement de M. Wamytan, cheveux blancs crépus, sourcils broussailleux, en clôture de soirée, est d'une nature particulière : "Pour moi, la réaction des jeunes est normale. (...) Les forces de l'ordre ne doivent pas intervenir comme elles l'ont fait. (...) C'est une provocation de l'Etat français. (...) Il faut se battre, mais il ne faut pas se battre n'importe comment. (...) Sinon ça va se retourner contre vous. (...) Il faut encadrer toutes vos actions (...), écouter les directives qu'on va vous donner."
"JE PRÉPARE MES GENS"
M. Wamytan continue : "Si vous faites des actions, il faut bien vous cacher le visage pour ne pas qu'on vous reconnaisse sur les photos. Et s'ils vous attrapent, il faut dire "non" du début à la fin. On dit "non, je ne connais pas" quand on vous montre une photo. Sinon, après tout le monde dit que c'est de la faute de l'USTKE, de Wamytan, des coutumiers (...) parce qu'il y en a un qui tire les ficelles, c'est l'Etat français."
L'UC et l'USTKE, et d'autres formations, sont associées depuis début juillet au sein du collectif créé pour militer pour la libération de Gérard Jodar, le responsable du syndicat. L'entente est nouvelle, mais les stratégies, notamment pour M. Wamytan, en quête d'une nouvelle légitimité, convergent.
Interrogé au lendemain de cette intervention, ce dernier se justifie. Selon lui, la négociation "consensuelle" a tué la parole indépendantiste. "Je fais de la politique, je prépare mes gens pour 2014." - date de la consultation sur l'avenir institutionnel de l'île. Quant aux jeunes, "ce que je leur dis, c'est pour les emmener vers des objectifs nobles", assure-t-il."
Libre à chacun d'imaginer la suite...
Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, un autre sujet d'actualité fait couler l'encre des journalistes métropolitains : La grippe A !
Certe dans toutes les familles il y a
des malades ...qui vont du gros rhume à la vraie "crève"! Mais étant
donné que les médecins ne font plus faire de tests de dépistages et que
les enfants sont gardés à la maison dès que leur nez coule, tout le
monde a potentiellemnt un "grippé A" par famille.
Chez vous c'est l'aîné qui a commencé il ya 15 jours, 40 de fièvre, mal à la tête, à la gorge, nez qui coule, toux etc...
Emmenez illico chez le médecin (ou contrairement aux dires vous n'avez
pas attendu, la salle d'attente était vide...), vous êtes repartie avec
un traitement classique rhinadvil, aspégic, sans tamiflu ni antibio
avec ordre d'isoler votre fils dans sa chambre et de surveiller sa
toux...Une semaine après votre fille est rentrée du lycée avec 40 elle
aussi des courbatures et des maux de tête, téléphone au toubib (un
ancien médecin militaire qui en a vu d'autres !) qui vous dit de
donner le même traitement à votre fille mais de venir le soir même si
elle semblait avoir des difficultés respiratoires .
Vos deux derniers ont eu des gros rhumes avec très peu de fièvre ,
Agénor et vous rien a part quelques coubartures (peut être le tennis) et
trois frissons un soir où il faisait 11 degrès dehors (maisons non
chauffées ici ).
Le même scénario s'est répetté chez beaucoup de vos amis, un enfant
malade sur une fratrie, pas de contamination systématique de toute la
famille.
Vous n'avez observé aucune panique à Nouméa, les calédoniens continuent à sortir ,
les écoles ne ferment plus. Il y a d'ailleurs moins d'absents par classe
ce qui tendrait à prouver que le pic est passé.
La saison fraiche
s'achève doucement.
Les températures ayant été particulièrement basses cette année, il
serait alors intéressant de savoir combien de personne auraient été
malade sans le virus H1N1.
Ce qui est certain c'est que la psychose n'existe pas malgès les décès annoncés ces jours derniers.
Personnelment vous étiez d'ailleurs plus inquiète au moment de
l'épidémie de dengue en Février mars, sachant que celle maladie
transmise par le moustique (impossible de ne jamais se faire piquer)
peut être hémorragique et mortelle elle aussi )!
Donc ici tout va bien , la vie suit son cours normalement, le deuxième
trimestre va s'achever (bons résultats chez les Fenouillard avec un bel
exploit de l'aîné qui réussit à être cinquième de sa classe en 1ère S
-Agénor et vous avez été franchement surpris car vous aviez
l'impression qu'il ne travaillait jamais, la musique étant toujours à
fond dans sa chambre, son ordi allumé sur sa page Facebook et sa
guitarre à porté de main-).
Allez en attendant les vacances dans 10 jours , vous filez remplir votre frigo et vos placards chez Carrouf tant que les rayons sont pleins sans oublier votre masque et vos lingettes désinfectantes pour nettoyer le caddy avant de poser vos mains dessus...